La dyspraxie est un trouble du développement moteur qui touche la planification, la réalisation, la coordination et l’automatisation des gestes volontaires. Ses difficultés dans l’écriture, les jeux ou même les gestes vont perturber le quotidien et la scolarité de l’enfant. Comment diagnostiquer ce trouble ? On vous en dit plus sur la dyspraxie.

Qu’est-ce que la dyspraxie ?

La dyspraxie est un trouble de la famille des Dys, qui toucherait au moins 6% des enfants scolarisés, soit environ 1 enfant par classe. Il s’agit d’un handicap et non d’une maladie. En ce sens, elle ne peut pas être guérie mais, prise en charge, ses symptômes peuvent être diminués. Son origine est un trouble du développement moteur qui touche la planification, la réalisation, la coordination et l’automatisation des gestes volontaires.

Il existe 5 grands types de dyspraxies : 

  • la dyspraxie visuo constructive : dyspraxie motrice qui concerne un trouble lié à l’exécution d’une tâche de construction et d’assemblage de choses entre elles ;
  • oro faciale : dyspraxie verbale, trouble de la coordination de la langue, des lèvres, de la mâchoire et du palais empêchant de transformer correctement les sons en mots ; 
  • idéo-motrice : incapacité à reproduire des gestes symboliques ;
  • idéatoire :  trouble moteur de la gestuelle ; 
  • visuo-spatiale qui est une forme de dyspraxie où le regard entre en jeu. Une difficulté de coordination avec le regard va également accompagner la difficulté de coordination entre les membres et le cerveau. 

Quels sont les symptômes et conséquences de la dyspraxie ?

  • Au quotidien, en plus d’être maladroit, l’enfant dyspraxique apprend difficilement les gestes nouveaux, a du mal à s’habiller, se coiffer ou lacer ses chaussures. Il se tâche facilement, fait tomber les objets, les casse et ou a du mal à  les utiliser.  
  • Certains loisirs peuvent être compliqués comme pratiquer un instrument de musique. Il n’apprécie pas spécialement les jeux de construction et le dessin et peine à s’orienter dans l’espace.  
  • A l’école,il n’aime pas spécialement les activités manuelles comme le dessin. Ses dessins sont souvent moyens pour son âge.  Son écriture est lente et ses cahiers souvent peu soignés.  
  • L’enfant peut également avoir des troubles neuro-visuels qui vont l’empêcher de fixer correctement son regard.
  • Parfois la dyspraxie touche la sphère oro-faciale, entraînant alors des difficultés d’articulation, des retards de langage.  

La dyspraxie est souvent associée à d’autres troubles comme ceux de l’attention, la dyslexie ou encore la dyscalculie… 

En quoi la dyspraxie diffère-t-elle de la dyslexie ?

La dyspraxie fait partie de la famille des dys, troubles spécifiques du langage et des apprentissages. Le plus connu est la dyslexie, trouble de l’apprentissage de la lecture qui trouve son origine dans la confusion des lettres. Dans le cas de la dyspraxie, la reconnaissance des caractères n’est pas responsable de cette confusion. C’est bien une source physique qui empêche l’enfant d’utiliser son corps comme il le voudrait. La dyspraxie peut également engendrer des troubles du langage.

 

Comment diagnostiquer un enfant dyspraxique ? Bilan et examens

La dyspraxie est très souvent détectée par le médecin scolaire, le handicap devenant visible après l’entrée à l’école maternelle. Il peut prescrire un bilan psychomoteur pour faire le point sur les difficultés de l’enfant.

Ce bilan est réalisé par une équipe pluridisciplinaire, permettant une approche globale des difficultés, coordonnée par un médecin ou pédiatre et comprenant

  • un neurologue (spécialiste des maladies du système nerveux). Il se déroule sous la forme d’un entretien, d’un examen clinique et de tests, destinés à étudier le fonctionnement du système nerveux.
  • un pédopsychiatre (troubles psychologiques de l’enfant). Il recherche d’éventuels troubles du développement affectif ou psychologique.
  • un psychomotricien (troubles de la motricité) repère ses difficultés et ses points d’appuis.
  • un orthophoniste (rééducation du langage) évalue le niveau du langage oral et écrit.
  • un ergothérapeute (rééducation et réadaptation à l’environnement) se concentre sur la motricité, l’usage de la vue et du toucher, l’organisation dans l’espace. Il estime aussi l’autonomie de l’enfant dans la vie quotidienne et sa capacité à utiliser les aides proposées.
  • un ophtalmologiste recherche des anomalies de la motricité des yeux ou un trouble de la vision.
  • un oto-rhino-laryngologiste ou “ORL” (spécialiste des oreilles, du nez et de la gorge) procède à un examen clinique afin d’exclure un éventuel trouble moteur, orthopédique ou musculaire. Des examens complémentaires peuvent être effectués comme la recherche d’une surdité par un ORL.