Votre enfant est dysphasique et vous vous posez des questions sur ce trouble ? La dysphasie est un trouble spécifique durable du langage oral pouvant avoir des répercussions sur l’intégration de l’enfant dans son milieu scolaire. Une rééducation, notamment orthophonique, permet aux enfants dysphasiques d’évoluer malgré la persistance de ce trouble à l’âge adulte. On vous en dit plus sur la dysphasie.

Quelle est la définition de la dysphasie ?

La dysphasie fait partie de la famille des Dys, troubles des apprentissages. Il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental  entraînant un déficit sévère et durable du développement du langage oral (parole et langage). Il commence à la naissance et persiste dans la durée, de manière plus ou moins importante selon la prise en charge réalisée durant l’enfance.

Il existe plusieurs formes de dysphasie :

  • la dysphasie expressive qui se caractérise par une difficulté à produire un message ;
  • la dysphasie réceptive se traduisant par la difficulté à comprendre un message ;
  • la dysphasie mixte qui est une difficulté à produire et à comprendre un message.

Quels sont les symptômes de la dysphasie ?

La dysphasie se repère chez l’enfant car il s’exprime avec des paroles indistinctes, une expression trop simpliste, un discours mal construit, un manque de vocabulaire ou des problèmes de syntaxe. Les enfants qui en sont atteints éprouvent des difficultés à transmettre facilement des informations, des sentiments, à réciter des leçons, à dialoguer ou raconter des histoires. Ils peuvent également éprouver des difficultés de compréhension de ce qui est transmis oralement. Ainsi :

  • l’enfant ne trouve pas ses mots ;
  • il s’exprime avec des phrases courtes, en style télégraphique (pas plus de 3 mots) ;
  • il ne parle pas beaucoup, pose peu de questions, est difficilement compréhensible ;
  • il a du mal à exprimer ce qu’il ressent, ce qu’il veut ou pense, ses propos peuvent manquer de sens et de cohérence ;
  • il est compliqué pour lui de comprendre des ordres simples.

Qu’entraîne ce trouble comme comportement chez l’enfant dysphasique ?

L’enfant dysphasique va éprouver des difficultés dans la communication malgré sa volonté d’aller vers les autres et de dialoguer avec eux. Il va également éprouver des difficultés d’apprentissage scolaire, d’intégration scolaire et sociale d’où un risque d’isolement et de mauvaise estime de soi. Il est donc important de détecter les symptômes rapidement afin d’offrir à l’enfant une prise en charge complète qui l’empêchera de développer des troubles du comportement et lui permettra d’être bien intégré dans son milieu scolaire.

 

Comment diagnostiquer la dysphasie ?

Avant les 5 ans de l’enfant, il faut d’abord vérifier qu’il n’y ait pas une autre cause possible comme un déficit intellectuel. Une fois cette possibilité écartée, il s’agit d’établir un diagnostic de dysphasie et son degré de sévérité par plusieurs spécialistes : médecin traitant ou pédiatre, psychologue ou neuropsychologue, orthophoniste, psychomotricien, ergothérapeute. Vous pouvez pour cela vous rendre dans un centre de référence des troubles spécifiques du langage. Ils sont souvent attachés aux équipes hospitalières universitaires. Vous pouvez également vous renseigner auprès d’un orthophoniste qui saura vous guider vers d’autres professionnels autour de vous.

Comment soigner un enfant dysphasique ?

La dysphasie n’est pas une maladie mais un trouble entraînant un handicap. Elle ne peut donc pas être guérie mais son impact peut être diminué avec une prise en charge rapide et efficace. Le traitement est surtout basé sur une rééducation orthophonique prolongée qui va aider l’enfant à compenser ses déficits. Celle-ci peut être accompagnée par une prise en charge multidisciplinaire : orthoptiste, psychomotricien, ergothérapeute, psychologue.

La différence entre dysphasie et dyslexie ?

La dysphasie est un membre de la famille des Dys dont la dyslexie est le plus connu. Ce trouble de l’apprentissage de la lecture touche 10% de la population. Les signes de reconnaissance de la dyslexie sont : une difficulté à apprendre à lire, une lenteur à l’écrit, des difficultés de compréhension, des problèmes de coordination, une difficulté à différencier certains mots proches, des difficultés à différencier les sons proches ou les lettres proches, notamment les lettres miroirs telles que le d et le b ou le p et le q.

Des troubles souvent associés

Selon l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), un enfant présentant un trouble spécifique va en présenter plusieurs dans près de 40 % des cas. Ainsi, par exemple, la dyslexie et la dyscalculie sont souvent associés à des troubles de la coordination (dyspraxie) qui vont entraîner une dysgraphie…Il est donc fortement conseillé de prendre rendez-vous chez un professionnel qui saura poser le bon diagnostic.